vendredi 12 décembre 2008

LA MAGIE NOIRE DE MISS JONES



Faille spatiotemporelle dans la nuit : les feulements d’une sirène du troisième type signalent un retour vers le futur. Strange, I’ve heard this voice before. Strange, I’ve seen that face before.

Ce qui est strange et fascinant, c’est que cette voix dévorante, ce visage impossible, ce corps toxique – autant de splendeurs mutantes – semblent fraîchement sortir d’un caisson à cryogénisation. Car, before, c’était il y a vingt ans. Night warrior, diva en fusion, lethal panther, archétype de l’égérie, Grace killah Jones a survécu à toutes les flamboyances grandioses et vénéneuses des eighties. Et revient telle une réplicante ultime en rébellion contre le « Corporate Cannibal », aka le grand méchant capital assoiffé de chair humaine.

Lumière noire envoûtante et inquiétante, elle étincelait dans les pénombres enfumées, pulsantes et déchirées. Son aura de scandaleuse de luxe aimantait les papillons de nuit comme autant de paillettes brillant à sa gloire. Soixante ans de Grace, dont plusieurs décennies de baddest bitch in town, toujours aussi classe, toujours aussi chépère : chic & freak as ever. Et boule disco sur le gâteau, « Hurricane » a du souffle et du pedigree. Les prods dubbées et profilées trempent dans une sexyness moite et glacée. Comme un gloss métallisé pour embrasser la nuit, couleur blackalicious poison.

La présence de l’amazone Mendoza parmi nous, petits bras de la night, suffit à créer frisson, tachycardie et autre pâmoison. Ses tracks feraient presque figure d’accessoires 24K. Presque. Si l’être spectaculaire a très tôt envoyé valser les derniers voiles de la pudeur, l’être humain lève enfin un coin de voile sur sa psyché et l’origine de son monde. Et là aussi, elle a du génie.

Enfant, fiancée, créatrice, prêtresse de la nuit, amazing Grace, matrice à fantasmes alarmants. The one and only black vampire, our meat is sweet to her, and we want to surrender. Miss Jones still walks with the devil.






http://www.theworldofgracejones.com/

special guest contributor "soulsista"

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